Pour trouver les sens des maux, cherchez peut-être l’essence des mots.
D’aussi loin que nous puissions nous pencher dans l’histoire de l’humanité le sacrifice y revêt une place centrale, que ce soit dans le domaine religieux, militaire, social, professionnel, familial ou même de couple.
En effet, comme la plupart des mythes cosmogoniques ou religieux mettent en avant la valeur sacrificielle comme une vertu pouvant aider un groupe, l’ensemble de la société a emboité le pas pour faire du sacrifice un pivot incontournable des comportements licites. Mais est-ce bien juste de se sacrifier ? Et pourquoi le fait-on ?
Pourquoi une femme se sacrifierait-elle pour que son mari ait tout ce dont il a besoin ?
Pourquoi une mère se sacrifierait-elle pour ses enfants ?
Pourquoi un employé se sacrifierait-il au travail pour que sa société réussisse ?
Pourquoi un citoyen rebelle se sacrifierait-il pour défendre les acquis sociaux de sa collectivité ?
Pourquoi un militaire se sacrifierait-il sur le champ de bataille pour les citoyens de son pays, ou pour un idéal auquel il ne souscrit pas forcément ?
N’y aurait-il pas une autre façon de fonctionner sans passer par le sacrifice de boucs émissaires de tous ordres selon chaque nature de problème ?
Quand une femme se sacrifie pour que son mari ait le meilleur, elle décide de se mettre entre parenthèses. Elle détruit elle-même sa propre autorité de fait, alors qu’elle aussi devrait avoir une place équivalente dans le couple. Parce qu’elle est déjà coupée d’elle-même, elle va sacrifier une part de son existence pour satisfaire les besoins de l’autre. Ainsi, le sacrifice est épreuve du donner sans recevoir. C’est soit l’annihilation de son moi propre, soit la non reconnaissance du divin Créateur en soi. L’attachement à l’horizontale avec un autre coupe de la foi sacrée, crée le sacrifice et l’épreuve.
De même, quand une mère se sacrifie pour ses enfants, elle décide de ne plus nourrir en elle ce qui la fait vibrer et vivre. Elle passe en mode survie ou en mode adaptatif. C’est une erreur commune qui prive la maman de la joie et du rayonnement nécessaires pour que sa progéniture soit bien dans sa peau, en retour et en miroir de l’état d’être de la maman qu’elle est. Tout ici est vu comme contrainte et fardeau. Et même si la réalité des tâches logistiques à mener quand on est parents est très lourde, pour autant, il conviendrait de ne pas aller jusqu’à cette extrême-là.
Un employé qui se sacrifie au travail est souvent endoctriné à la base par sa société qui l’a formaté pour être un « bon petit soldat », sous-entendu un pion qui ne compte pas au final pour l’entreprise, et qui est sacrifié sur l’autel de la rentabilité. Alors, quelle serait la raison d’être d’un tel sacrifice, sinon d’apprendre au final à sortir de tout endoctrinement ?
Un citoyen rebelle et résistant peut penser que son seul moyen d’action soit dans le combat sacrificiel, dans le militantisme et la résilience face à un adversaire politique pour faire entendre ses revendications et défendre les acquis sociaux du collectif auquel il appartient. En faisant cela, il légitime une stratégie de combat et de lutte face à un adversaire.
Il le nourrit d’une façon ou d’une autre. En aucun cas il ne peut imaginer qu’il y ait une issue à ce sacrifice, celle de la sacrée foi qui le relie d’âme à âme à ses adversaires, et permet le renversement de tendance par l’intériorité, quand ce dernier n’est pas atteignable par l’extérieur. C’est hors de son entendement. Pour le Créateur relié à sa créature, la sacrée foi cachée derrière le sacrifice, est une des conséquences de l’initiation de l’homme. C’est un dépouillement total qui permet d’accéder à l’autre par son intériorité, sans avoir besoin du combat externe qui engage jusqu’au sacrifice final. Et quel accès ! Un accès magnifié environ 1 million de fois dans le lien d’âme à âme avec l’autre comme le montrent les initiations philosophiques pythagoriciennes après plus de 22 ans d’accompagnement. Il s’agit d’un accès où l’échange entre le donner et le recevoir est rigoureusement équivalent et sur une base véritablement aimante. Qui dit mieux ? Seulement voilà, cet argument donné à l’extérieur à celui qui n’a pas généré cette foi sacrée dans la reliance à son Créateur n’est ni audible, ni recevable. Ce n’est qu’en vivant l’initiation de la reconnexion à sa souveraineté qu’il pourra en découvrir les modes d’action réels.
Le sacrifice d’un militaire pour sa patrie et ses semblables est monnaie courante. Le militaire ne se rend pas forcément compte qu’il est instrumentalisé pour une cause donnée, un idéal, ou la cohésion artificielle d’une nation. S’il s’en rendait compte, s’il réfléchissait plus sur l’étymologie du mot obéir, qui signifie « s’en remettre à » pour savoir justement à qui il s’en remet. Il sortirait plus facilement d’une logique sacrificielle dans le combat, renforcerait sa foi profonde, et jouerait au mieux son noble rôle de défenseur d’un peuple qui n’a pas les moyens de se défendre, et dont il est un des protecteurs, des garde-fous. L’accompagnement philosophique montre très souvent que quelqu’un qui se sacrifie le fait en miroir de vies passées où il a été dans un mode bourreau. Mais qui nait véritablement bourreau dans ces vies-là ? Quasiment personne. Un bourreau est déjà à la base dans sa construction une victime, une victime qui a développé des écrans de survie tels, qu’en cas d’agression, elle va renvoyer l’énergie aux autres, se défausser sur eux et passer en mode bourreau. Alors pourquoi se culpabiliser et se faire payer dans la vie d’après une vie de sacrifice pour les autres ? Notre rôle d’initiateur philosophique est bel et bien là, d’aider la personne qui a tendance à se sacrifier à prendre conscience de sa magnifique valeur propre résidant au-dedans d’elle. Cela va passer par la reconnaissance et l’entretien des limites enseignantes du corps humain, de sa psyché, de son mental.
Un religieux ne se sacrifiera pas, sauf s’il est de nature névrotique écorché vif ou martyr, où dans ce cas il entretiendrait un culte artificiel de la persécution. Mais le plus souvent il proposera que d’autres se sacrifient pour sa religion, et que des rituels soient faits en intercession avec le divin dont ils sont censés être les messagers. Or le sacrifice des animaux, d’une personne ou d’un groupe de personnes habilement stigmatisées au préalable, au nom d’une raison dite supérieure, est systématiquement un acte diabolique ou satanique masquant une foi sacrée que l’être ou le religieux sont dans l’incapacité de trouver par eux-mêmes. Dans ce cas, le sacrifice est la justification des faibles et des ignorants.
Ainsi, dans aucun de ces cas, le sacrifice ne se justifie et ne peut revêtir l’habit du licite ou du vertueux !
Mieux encore, le sacrifice va couper l’être des solutions intérieures que la sacrée foi leur propose, des solutions originales et créatives qui libèrent véritablement.
Alors, compte tenu de tout cela, serez-vous toujours aussi prompts à vous sacrifier ?
N’y aurait-il pas un temps d’introspection à prendre pour développer à nouveau la confiance, la sureté et la sécurité nécessaires (perle philosophique 4), pour atteindre votre véritable libre arbitre (perle philosophique 3) en étant pleinement responsable (perle philosophique 2) de votre lien à votre autorité intérieure (perle philosophique 1) ?
Etes-vous prêts à passer à l’action d’intériorisation pour sortir du sacrifice et oser vous libérer, vous éveiller à votre seule conscience supérieure ?
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